dimanche 3 février 2008

Ovarium ou comment se calmer le pompon

La sérénité. Le calme. Doux parfums d’amande et de framboises veloutant l’air ambiant, tiède. Lumières tamisées, presque invisibles, et claire lumière hivernale reflétant sur les végétaux luxuriants, chatouillant les longs voiles nacrés et orangés des nageoires de poissons dodus valsant dans leur univers chaud et humide. Notes angéliques s’élevant entre les murs pâles, errant discrètement parmi les conversations étouffées, parmi les chuchotements des nombreux clients détendus.

Me voici, Pierre-Auguste Renoir, mon père entre les mains, avançant dans les salons de détente de l’Ovarium, cherchant un fauteuil isolé. Je le cible, haut, large, d’acajou, moelleux, trônant solennellement derrière une immense plante aux allures égyptiennes, comme on en voyait certainement dans les salons anglais du Caire du XIXe siècle. Environnement adéquat pour vivre l’expérience d’attente.

...quelques instants plus tard...

Lunettes enfoncées sur l’arête nasale, gros écouteurs coupant des bruissements du monde extérieur, la gente dame enclenche l’expérience du pulsar qui durera 30 minutes. Devant les paupières closes papillonnent des rais de lumière bleutée, ce charmant bleu de relaxation, ce rayon dont le nom m’échappe. Dans mes oreilles voyagent des petits tintements aériens qui me propulsent ailleurs. Derrière ses notes se font entendre, au loin, des ondes alpha, bêta, tétât et delta. Le voyage commence, la manipulation des hémisphères cérébraux commence. En quelques instants, mon corps tout entier se détend et est lentement invité à entrer en transe et à dormir profondément. Je sens la chaleur glisser doucement entre tous mes muscles pour atteindre le bout des doigts. Je suis détendue. Morphée m’invite. J’adore. J’en veux encore et encore ! Tous les jours ! Les employeurs devraient offrir cette géniale invention à leurs employés. Éveil intellectuel garanti.

...plus tard, après un massage énergétique (magique) par Sonia...

La pièce est toute petite. Au centre il y a un œuf géant et, sur le côté, une douche. La musique est toujours présente. Après la douche, très, très tiède, j’ouvre la coquille. L’intérieur de cet antre, de cette pseudo-matrice utérine, est tout bleu (encore le bleu du calme). Au fond de l’œuf, il y a de l’eau salée (un pied environ). Serait-ce l’albumen ? J’entre donc dans l’œuf. J’éclate de rire, car je ne peux pas s’asseoir dans l’œuf. Impossible. Le corps remonte à la surface et automatiquement se met sur le dos. Craquant. Je me déplace un peu hasardeusement et ferme la coquille et, tant qu’à tenter l’expérience, toutes les lumières. On se laisse aller, on laisse aller le cou et la tête. L’eau monte sur les oreilles. On s’habitue en se disant que la prochaine fois on demandera des bouchons. Il fait noir, tout noir. On entend faiblement la musique. L’eau, de la température de la peau, s’oublie. On dirait que le corps est suspendu dans… rien. Pendant une heure on flotte confortablement quelque part. C’est génial et difficilement explicable.

Ce que je peux expliquer, simplement, c’est que j’y retournerai bientôt, car les effets positifs sur le corps et l’esprit sont bien présents. C’est une aventure inoubliable pour les gens à l’écoute de leur corps et leur esprit.